l'histoire de la tomate?
La tomate fut importée du Pérou en Europe au XVIè siècle pour servir de plante ornementale; elle reçut alors le nom inquiétant de "mala insana" du naturaliste Césalpin.
Les botanistes la considéraient avec méfiance; en effet, elle appartenait à la détertable famille des solanacées, donc apparentée à la terrible mandragore, la plante ensorcelée, et à la belladone, la datura stramoine et à la jusquiame, dont l'absorbtion entraînait la mort ou conduisait à la folie.
On étudia la possibilité de l'utiliser en médecine (il était alors encore impensable de la consommer); on lui reconnut des propriétés narcotiques; il suffisait, disait-on, de faire sentir à un patient de l'huile dans laquelle elle avait macéré pour qu'il s'endormit aussitôt. Un autre médecin affirma qu'il avait calmé un épileptique en lui mettant simplement une tomate dans la main. De telles qualités n'étaient pas faites pour dissiper l'appréhension qu'elle inspirait, et il fallut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que les savants se risquassent à l'assurer inoffensive.
Et encore... cette opinion n'était pas unanimement partagée, puisque des chercheurs américains affirmèrent dernièrement que l'injection de son suc avait provoqué, chez les rats, la formation de tumeurs malignes.
Ce ne fut donc que très prudemment que la tomate entra dans la gastronomie; elle servit tout d'abord à la préparation de sauces, que l'on utilisait avec parcimonie, puis, les accidents redoutés ne s'étant pas produits, elle prit bientôt un rôle plus important.
Cependant, si sa fraîcheur et son goût la font apprécier des gourmets, elle constitue un aliment de très faible valeur; consommée en salade, elle est peu digestible et, non parvenue à maturité, elle peut occasionner de légères intoxications.
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